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Marie WIRSZTEL

Dans cet extrait, Marie Wirsztel raconte comment s’est organisée sa venue en France, chez son oncle, quelque temps après la libération de Bergen-Belsen.

Dans cet extrait, Marie Wirsztel raconte comment s’est organisée sa venue en France, chez son oncle, quelque temps après la libération de Bergen-Belsen.

De son nom de jeune fille Offenbach, Marie Wirsztel est née le 5 mai 1923 à Bialystok, en Pologne. La famille habite une maison du centre ville. Borys, le père de Marie, possède un magasin d’électricité. Sa mère, Judith, ne travaille pas. Marie a une sœur jumelle, Rose.

La famille Offenbach pratique peu la religion juive. Elle ne se mêle pas pour autant aux Polonais catholiques. Des oncles et tantes de Marie résident en Palestine, aux États-Unis, en Russie et en France.

Après l’invasion de la Pologne par les Allemands en septembre 1939, Bialystok est brièvement occupée par la Wehrmacht avant d’être remise aux Soviétiques. Marie vient d’avoir son baccalauréat. Cinq jours après le lancement de l’opération Barbarossa, le 22 juin 1941, la ville est occupée par les Allemands. Commence alors la politique d’anéantissement des Juifs de la ville. Le père de Marie est arrêté. Marie n’apprendra qu’après la guerre qu’il a été assassiné dans les forêts alentours.

Un ghetto est créé dans la ville, qui intègre la maison des Offenbach. En février 1943 débute la déportation des Juifs du ghetto. Le 15 août 1943 s’y produit un soulèvement, rapidement écrasé. Marie est arrêtée et perd de vue les siens. D’abord transportée en direction de Treblinka, elle est finalement acheminée au camp de Majdanek où elle demeure quelques jours seulement.

Elle est ensuite emmenée au camp de travail de Blizin où elle reste près d’un an. Face à la violence du camp et à la mort omniprésente, la solidarité s’organise entre les internés. En août 1944, elle est transférée à Auschwitz, puis au camp de Hindenbourg (Zabrze). Elle travaille alors dans une usine de munitions, aux côtés des Polonais libres et des prisonniers de guerre.

Fin janvier 1945 survient l’évacuation face à l’avance alliée. Chargée dans un train, elle arrive au camp de Dora-Mittelbau. L’étape est courte : elle est envoyée dès le lendemain au camp de Bergen Belsen, que les Anglais libèrent le 15 avril 1945.

Atteinte de la jaunisse, Marie est soignée avant de travailler elle-même à l’hôpital. En raison de sa connaissance du russe et du yiddish, elle est associée à des enquêtes visant à identifier des rescapés. Elle prend conscience de la disparition des siens et parvient à entrer en contact avec son oncle de Paris. Celui-ci effectue des démarches pour que Marie puisse le rejoindre en France, ce qui arrive en novembre 1945.

Dans l’après-guerre, Marie vit aux côtés de son oncle et de sa tante. En 1947, elle rencontre David Wirsztel qu’elle épouse l’année suivante et avec lequel elle a un fils, Joël.

David Wirsztel est décédé en 1983. Marie s’est éteinte le 12 septembre 2007.


L’interview a été réalisée à Paris le 6 janvier 1996. L’intervieweuse était Odette Audebeau (© USC Shoah Foundation).

« Le rapatriement » : Autres témoignages

Marie WIRSZTEL
  • Née à Bialystok (Pologne) le 5 mai 1923
  • habite le ghetto de la ville
  • déportée à Majdanek le 15 août 1943
  • envoyée au camp de Blizin
  • transférée à Auschwitz en août 1944, puis au camp de Hindenbourg (Zabrze)
  • évacuée au camp de Dora-Mittelbau en janvier 1945, puis à Bergen
  • libérée le 15 avril 1945 par les forces anglaises
  • arrivée en France en novembre 1945
  • décédée le 12 septembre 2007.