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Retour et accueil en France

 

De difficiles retours

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Arrivée le 13 avril 1945 en gare de Perrache de 235 femmeslibérées de Ravensbrück (© Archives Le Progrès)

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Arrivée le 13 avril 1945 en gare de Perrache de 235 femmeslibérées de Ravensbrück. (© Archives Le Progrès)
Depuis septembre 1944, le ministère des Prisonniers, Déportés et Réfugiés dirigé par Henry Frenay prépare le rapatriement des quelque 2 250 000 personnes – prisonniers ou déportés – se trouvant en Allemagne. Les retours s’accélèrent à compter de janvier 1945. En mai 1945, les services du ministère organisent le rapatriement d’environ 40 000 personnes par jour, en train par la gare de l’Est et en avion à l’aéroport du Bourget. Certains rejoignent directement les villes de province, sans transiter par Paris. À Lyon, la gare de Perrache accueille des trains de rapatriés, comme celui du 13 avril 1945, avec à son bord 235 femmes libérées de Ravensbrück. À proximité de la ville, l’aéroport de Bron voit atterrir plusieurs appareils ramenant des prisonniers pris en charge par la Croix-Rouge.

 

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Des centres d’accueil sont mis en place, à proximité des lieux d’arrivée, près des frontières et dans les grandes villes, par la réquisition de bâtiments publics. C’est le cas à Paris avec la gare d’Orsay ou de la caserne de Reuilly.

Mais le flux des rescapés est important et, surtout, ceux-ci arrivent souvent en très mauvais état physique, nécessitant une prise en charge rapide et intégrale. Les structures destinées à l’accueil des rescapés s’avèrent vite insuffisantes. Sur l’ordre du général De Gaulle, l’hôtel parisien du Lutetia est alors réquisitionné. Dans d’autres villes, on crée des centres identiques de plus petite taille, comme à Lyon, avenue Lacassagne, dans le 3e arrondissement.

 

Le passage par l’hôtel Lutetia

 

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Déportés à l’hôtel Lutetia © STF/AFP
Cet hôtel de luxe, situé dans le 6e arrondissement de Paris, avait été durant l’Occupation le siège du service de contre-espionnage de l’Abwehr. Au printemps 1945, il devient le principal centre d’accueil, de collecte d’informations et de prise en charge des rescapés et de leurs proches.

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Pour les contrôles d’identité et les examens médicaux, un « bloc formalités » provisoire est installé cours de Verdun, à la sortie de la gare de Perrache, en mai 1945.(Photo Charles Bobenrieth. Collection Nouvellet-Dugelay. © Editions BGA Permezel)
Cet établissement de grand standing est équipé de services sanitaires et aussi administratifs. Après avoir subi la désinfection au D.D.T. et un examen médical, on délivre aux rescapés une carte de rapatrié, qui a valeur de carte d’identité, un repas, de nouveaux vêtements, un ticket pour les transports en commun et la somme de 2 000 francs.

Devant l’hôtel, les arrivants doivent affronter la foule de ceux qui attendent le retour d’un être cher. Ces familles ont la possibilité de remplir des fiches de renseignements sur ceux qu’elles recherchent et de les afficher dans le hall de l’hôtel. Certains jours, l’hôtel compte 2 000 visites de sorte que ses 350 chambres ne suffisent pas.

À l’automne 1945, l’hôtel est rendu à ses propriétaires et retrouve sa clientèle huppée.

D’après les travaux de Serge Klarsfeld, 75 721 Juifs, dont 11 400 enfants, furent déportés de France, soit un quart de la population juive qui y vivait. Un tiers d’entre eux était de nationalité française. Selon les estimations actuelles, il y eut entre 3 et 4 000 rescapés de la déportation. Au nombre de ces morts, il faut ajouter environ 3 000 Juifs morts dans les camps d’internement français et un millier d’autres exécutés ou fusillés comme otages.
Les autres déportés, victimes des mesures de répression prises par l’occupant nazi et le régime de Vichy, sont estimés à un peu plus de 86 000 individus. Quant aux prisonniers de guerre, ils sont environ 1 600 000.

Les témoignages

Robert WAJCMAN

Dans cet extrait, Robert Wajcman raconte son rapatriement en France et sa prise en charge à l’hôpital Bichat, alors qu’il se trouve dans un état désespéré.

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Simon ABELANSKY

Dans cet extrait, Simon Abelansky fait part des expériences liées à son retour en France. Il évoque son sentiment de liberté à son arrivée à Paris et l’accueil à l’hôtel Lutetia. Il raconte aussi la prise de conscience longue et pénible de la disparition des siens.

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Nicole CLARENCE

Dans cet extrait, Nicole Clarence raconte son retour en France et son passage au Lutetia. Elle relate comment, accueillie chez une cousine, elle s’est mise à raconter sa déportation.

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Julien KICHELEWSKI

Dans cet extrait, Julien Kichelewski raconte son arrivée à Paris et son retour à son domicile, dans le Marais, après un passage par l’hôtel Lutetia.

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Myriam DAVID

Dans cet extrait, Myriam David relate son retour à Paris et les difficultés que sa sœur Christiane et elle ont éprouvées pour reprendre pied dans la réalité quotidienne.

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Renée ESKENAZI

Dans cet extrait, Renée Eskenazi raconte comment, après la libération du camp de Theresienstadt, elle a pu faire passer en France, le message avertissant qu’elle était bien en vie, et le tragique quiproquo auquel cette annonce donna lieu.

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Georges WEINBERGER

Dans cet extrait, Georges Weinberger raconte comment, après son retour à Paris, il a malencontreusement voulu rassurer une famille sur le retour prochain d’un de ses membres.

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Maurice MINKOWSKI

Dans cet extrait, Maurice Minkowski évoque son retour à Lyon et la terreur qui fut la sienne lorsqu’il rentra chez lui et n’y trouva pas sa mère.

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