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Le rapatriement

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Rescapées du camp de Bergen Belsen, Allemagne, 1945.(Mémorial de la Shoah)

Les déportés acceptent mal qu’on n’organise pas leur retour immédiatement et certains parviennent à regagner la France par leurs propres moyens en sollicitant les concours qu’ils peuvent trouver. Des missions sont mandatées par des autorités administratives locales pour hâter les retours : tel est le cas d’une initiative franc-comtoise qui dépêche une mission à Dachau en mai 1945. Les délégués de la Croix-Rouge, qui ont peu de contacts avec les troupes alliées, sont eux-mêmes souvent contraints à l’improvisation. Bien qu’un ministère, dirigé par le résistant Henri Frenay, tente d’organiser au mieux les rapatriements, les déportés rentrent en réalité de façon désordonnée.

 

Accéder aux témoignages

Une prise en charge chaotique et improviséE

 

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Déportés présents dans le camp d’Auschwitz à la libérationdu camp, Pologne, 1945. (Mémorial de la Shoah)
La prise en charge des déportés jusqu’à leur retour en France est à la fois une gageure et une épreuve. D’une part, le processus s’étire, au gré des opérations militaires, entre juillet 1944 et mai 1945. D’autre part, c’est un système concentrationnaire totalement désagrégé sous l’effet de la débâcle allemande qui tombe aux mains des Alliés, avec des prisonniers souvent abandonnés par leurs geôliers durant les marches forcées.

Le commandement suprême des forces alliées et l’Armée rouge ayant pour objectif premier la défaite militaire du Reich, les Alliés n’ont pas préparé la prise en charge des rescapés des camps. Les troupes sont souvent démunies face à la grande détresse physique et morale des prisonniers. On improvise des contrôles sanitaires sommaires, des structures hospitalières de fortune, on organise des quarantaines ; mais des épidémies de typhus et les ravages de la malnutrition causent une forte mortalité. De nombreux survivants sont également emportés, comme le mentionnent les témoignages, par une réalimentation trop soudaine.

 

Diversité et complexité des itinéraires de retour

 

Affiches
Affiche diffusée au sortir de la guerre pour inciter les prisonniers etles déportés, témoins clés de la barbarie nazie, à dénoncer leurs bourreaux,au nom d’une justice souveraine. (Collection CHRD/Ville de Lyon)
La question du retour des déportés dans leurs pays d’origine est soumise à la situation militaire et géopolitique et à l’état de grand délabrement dans lequel se trouve l’Europe. Aussi les premiers temps de la libération sont-ils marqués par l’improvisation.

Les itinéraires et les conditions de retour dépendent des zones à partir desquelles les déportés sont pris en charge. Le rapatriement depuis la zone soviétique est particulièrement long et compliqué : après un périple à travers l’Europe centrale et orientale ponctué d’étapes longues parfois de plusieurs jours, les survivants sont conduits au port ukrainien d’Odessa. Là, les déportés sont embarqués dans des bateaux parmi lesquels certains rejoignent la France, notamment Marseille.

Affiche Ministere
Affiche éditée au printemps 1945 par le Ministère des prisonniers,des déportés et des réfugiés.(Collection CHRD/Ville de Lyon)
Les flux de rapatriement sont plus directs en ce qui concerne les zones sous contrôles américain et britannique, du fait de la présence de l’armée française aux côtés des Alliés et du rôle de base arrière que la France joue dans les opérations en cours. Malgré tout, le manque de transports retarde considérablement le départ des survivants. Ceux-ci traversent l’Allemagne en camion, en autobus, en train et même, à nouveau, dans des wagons à bestiaux. Ils rejoignent Paris et les grandes villes de province où les attendent des examens médicaux et des interrogatoires visant à démasquer les faux déportés qui pourraient s’être infiltrés parmi eux. Ils sont alors acheminés vers des structures d’accueil. D’autres encore, comme l’illustrent certains témoignages présentés ici, rentrent, depuis l’intérieur du Reich allemand, par vols directs organisés par l’aviation alliée.

Les récits font entendre une grande diversité d’expériences qui suggèrent qu’il exista presque autant d’itinéraires de retour qu’il y eut de survivants désireux de retrouver au plus vite le sol français.

Les témoignages

Raoul SWIECZNIK

Dans cet extrait, Raoul Swiecznik raconte le parcours qui le mène du camp de Dachau, où il a été libéré, à l’aéroport de Mengen (Allemagne), d’où il est rapatrié en France le 5 juin 1945.

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Ida GRINSPAN

Dans cet extrait, Ida Grinspan raconte sa prise en charge par les Russes, puis par les Américains et son retour en France.

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Henry BILY

Dans cet extrait, Henry Bily raconte sa libération, du camp de Dachau à l’hôtel Lutetia.

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Sarah MONTARD

Dans cet extrait, Sarah Montard relate son retour en France et décrit les contrôles sanitaires qu’elle a subis.

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Raphaël BURGEL

Dans cet extrait, Raphaël Burgel raconte son retour en France et l’interrogatoire qu’il a subi, visant à distinguer les vrais déportés d’éventuels collaborateurs.

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Marie WIRSZTEL

Dans cet extrait, Marie Wirsztel raconte comment s’est organisée sa venue en France, chez son oncle, quelque temps après la libération de Bergen-Belsen.

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Maurice BENADON

Dans cet extrait, Maurice Benadon raconte son empressement à rentrer en France après la libération du Vaihingen. Alors qu’il se dirige en camionnette vers Strasbourg, il est finalement hospitalisé pendant quelque temps dans la ville de Spire.

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