Simon DRUCKER

Dans cet extrait, Simon Drucker raconte comment, ayant perdu tous les siens dans la déportation, il prit la décision de partir pour la Palestine après la guerre.

Simon Drucker est né le 22 février 1924 à Paris (France) dans une famille juive originaire de Pologne. Ses parents, Abraham et Thérèse, ont quitté la Pologne pour la France en 1921. Simon a un frère cadet, Isidore.

Engagé volontaire dans la Légion étrangère au moment de la déclaration de guerre, Abraham est arrêté en juin 1942 et déporté dans un premier temps à Pithiviers, puis à Auschwitz d’où il ne reviendra pas. Le 16 juillet 1942, Simon, Thérèse et Isidore sont arrêtés au cours de la rafle du Vélodrome d’Hiver. Interné au camp de Beaune-la-Rolande, il assiste à la déportation de sa mère et de son frère, qui périront à Auschwitz.

Simon est déporté à son tour, par le convoi du 2 septembre 1942 en direction d’Auschwitz. Il descend toutefois avant cette destination, au camp de Cosel, avant d’être mené au camp de Trezbinia. Il s’en évade en octobre 1942, traversant la Pologne et l’Allemagne, s’efforçant de rejoindre la France. Il se fait passer pour un Français travaillant en Allemagne dans le cadre du Service du Travail obligatoire (STO).

Il finit par être arrêté à Worms, en janvier 1943. Il est interné dans diverses prisons avant d’être finalement envoyé à Auschwitz. Évacué le 18 janvier 1945, les marches de la mort qu’il effectue le mènent tour à tour au camp de Dora, à Sollstedt, Osterode et au camp d’Ellrich. Évacué une nouvelle fois, il est emmené en train vers la Tchécoslovaquie. Il s’évade de son convoi et rencontre l’Armée Rouge le 7 mai 1945.

Simon Drucker est rapatrié peu après à Paris. Il a perdu toute sa famille dans la Shoah. En 1948, il quitte la France pour aller combattre en faveur de l’indépendance d’Israël. Il retourne en France en 1952. A Paris, il rencontre sa femme en 1953 et l’épouse en 1954. Le couple a une fille en 1957.

Au moment de l’interview, en 1997, Simon était grand père d’un petit garçon.