Vous êtes ici : Accueil / Retour et accueil en France / Robert WAJCMAN

Robert WAJCMAN

Dans cet extrait, Robert Wajcman raconte son rapatriement en France et sa prise en charge à l’hôpital Bichat, alors qu’il se trouve dans un état désespéré.

Dans cet extrait, Robert Wajcman raconte son rapatriement en France et sa prise en charge à l’hôpital Bichat, alors qu’il se trouve dans un état désespéré.

Robert Wajcman est né le 8 mai 1930 à Paris, dans le XIIème arrondissement. Robert et son frère Jacques, né en 1934, grandissent dans un environnement modeste. Leur père, Moishe/Maurice, d’origine polonaise, est brocanteur et leur mère, Jeannette, tient un magasin d’antiquité.

Pendant la Drôle de guerre, Robert est évacué en Touraine et poursuit sa scolarité à Chenonceau. C’est là qu’il voit arriver les troupes allemandes en 1940. Après la défaite française, il retourne à Paris où il reprend le cours de sa scolarité jusqu’en 1942. Les boutiques de ses parents sont touchées par l’aryanisation économique. La famille s’installe avec d’autres proches dans une maison à Masseret, en Corrèze. Robert fréquente l’école locale et la famille vit normalement, jusqu’à ce que le maire de la commune, inquiet de l’activité des troupes d’occupation, leur demande de quitter les lieux. Les Wajcman se rendent à Lyon en mars 1944 où des amis leur trouvent un appartement. Robert passe son certificat d’études le 17 mai.

Le 24 mai, alors que Robert s’apprête à quitter Lyon avec son père, une voiture de la Gestapo les intercepte rue de Marseille. Jeannette Wajcman est arrêtée à son domicile. Quant à Jacques, alors chez une amie, il échappe à l’arrestation.

Robert et son père sont enfermés à la prison de Montluc. L’évasion d’un prisonnier entraîne l’exécution pour l’exemple de quelques internés, dont Maurice Wajcman, le 3 juin 1944.

Robert Wajcman est transféré au camp de Drancy où il arrive le 25 juin. Là, il retrouve sa mère, avec laquelle il est déporté le 30 juin. Arrivé à Auschwitz, il échappe à la chambre à gaz en mentant sur son âge. Il est affecté dans un Kommando, à Monowitz, avec des camarades de Montluc. À plusieurs reprises, il bénéficie de la protection du professeur Robert Waitz, qui lui permet de reprendre quelques forces à l’hôpital du camp qu’il dirige.

Le camp est évacué le 18 janvier 1945. La colonne de prisonniers prend le chemin du camp de Gleiwitz. Là, chargés dans des wagons, les internés sont envoyés au camp de Buchenwald. Robert est affecté dans un Kommando de jardiniers. Au bout de quelques semaines, il est évacué une nouvelle fois vers le camp de Theresienstadt où il parvient au moment de l’armistice. Soigné par des soldats russes, il est transféré dans la zone américaine et rapatrié en France fin juin 1945. Après un atterrissage à Villacoublay, il est emmené à l’hôpital Bichat où l’on doute de ses chances de survie.

Il retrouve sa mère, rentrée de sa déportation avant lui. Sa santé s’améliore progressivement.

Après sa convalescence, il prépare le concours de l’école Boulle mais échoue. Avec sa mère, il décide de reprendre l’affaire de son père. Il poursuit l’activité d’antiquaire jusqu’à l’époque la plus récente.

Robert Wajcman et sa femme Raymonde ont eu trois enfants, Fabien, Sylvie et Marielle. Au moment de l’interview, en 1997, le couple avait quatre petits-enfants.


L’interview a été réalisée à Clichy le 7 mars 1997. L’intervieweuse était Hélène Levy-Wand Polak et le caméraman Sylvain Kauffmann (© USC Shoah Foundation).

« Retour et accueil en France » : Autres témoignages

Robert WAJCMAN
  • Né le 8 mai 1930 à Paris
  • arrêté à Lyon le 24 mai 1944
  • interné à la prison de Montluc
  • déporté à Auschwitz le 30 juin 1944
  • évacué vers le camp de Buchenwald
  • libéré par l’Armée Rouge au camp de Theresienstadt le 8 mai 1945
  • rapatrié en France par avion fin juin 1945