Georges WEINBERGER
Dans cet extrait, Georges Weinberger raconte comment, après son retour à Paris, il a malencontreusement voulu rassurer une famille sur le retour prochain d’un de ses membres.
Georges Weinberger est le fils d’Ella et d’Erno Weinberger, tous deux juifs hongrois immigrés en France dans les années 1920. Il naît le 11 décembre 1927 à Paris et grandit sur l’Île de la Cité. Il fréquente l’école communale de la place des Hospitalières-Saint-Gervais (IVème arrondissement). Son père est serveur dans un restaurant et sa mère ne travaille pas.
Georges Weinberger se souvient d’une enfance heureuse, toutefois assombrie par la mort en bas âge d’un petit frère. Au-delà de quelques fêtes, la famille n’a pas de véritables liens à la religion. Ella et Erno Weinberger parlent hongrois à la maison et Georges les aide en Français.
Au moment de la guerre, Erno se porte volontaire dans l’armée française. Il est fait prisonnier lors de la campagne de France.
Sous l’Occupation, Georges aide sa mère en travaillant chez un couturier. Après son retour du Stalag, son père se remet à travailler. Arrêté, il passe six mois au camp de Drancy avant d’être libéré.
Un jour de novembre 1943, les policiers viennent pour l’arrêter. Georges, naturalisé français à sa naissance, réussit à se faire passer pour son père : les policiers l’embarquent avec sa mère, abandonnant sur place son père, pris pour un ami.
Georges et Ella sont envoyés au camp de Drancy et déportés à Auschwitz par le convoi du 17 décembre 1943. À l’arrivée, Georges est séparé de sa mère qu’il ne reverra plus jamais. Il est transféré au camp de Monowitz-Buna où il intègre un Kommando de terrassiers. Un Kapo lui permet un jour de travailler à l’intérieur d’un bâtiment, rendant ainsi sa survie quotidienne un peu moins difficile.
Au moment de l’évacuation d’Auschwitz, Georges Weinberger participe à la marche de la mort qui le mène au camp de Gleiwitz. Chargé alors dans un wagon, il est envoyé au camp de Buchenwald puis à celui de Dachau, qu’il atteint après un voyage en train de trois semaines. C’est là que, malade du typhus, il est libéré par l’armée américaine. Il est rapatrié en France en juillet 1945.
Monique et Georges Weinberger se sont mariés en 1971. Ils se sont installés en Corse.
L’interview a été réalisée à Paris le 14 octobre 1996. L’intervieweuse était Denise Smilovici (© USC Shoah Foundation).