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Simon ABELANSKY

Dans cet extrait, Simon Abelansky fait part des expériences liées à son retour en France. Il évoque son sentiment de liberté à son arrivée à Paris et l’accueil à l’hôtel Lutetia. Il raconte aussi la prise de conscience longue et pénible de la disparition des siens.

Dans cet extrait, Simon Abelansky fait part des expériences liées à son retour en France. Il évoque son sentiment de liberté à son arrivée à Paris et l’accueil à l’hôtel Lutetia. Il raconte aussi la prise de conscience longue et pénible de la disparition des siens.

Fils d’un père russe et d’une mère polonaise, Simon Abelansky voit le jour le 4 octobre 1924 à Paris. Son père, Charles, exerce le métier de cordonnier. Outre son demi-frère Georges, issu du premier mariage de sa mère, Rachel, Simon a trois frères et deux sœurs. Il reçoit une éducation religieuse par sa mère. Il vit dans le XIXème arrondissement de Paris, rue Alphonse Karr, et fréquente l’école publique. Simon se considère comme un juif « assimilé ».

En 1938, à l’âge de 14 ans, Simon débute l’apprentissage de la typographie, fréquentant pendant son temps libre un groupe de jeunesse communiste.

Au début de la guerre, son frère aîné s’engage au sein de la Légion étrangère. Sa mère, ses trois frères cadets ainsi que ses deux sœurs partent se réfugier dans la Sarthe. Simon demeure à Paris avec son père ; ils sont bientôt rejoints par le reste de la famille. Lorsque les Allemands prennent possession de l’imprimerie dans laquelle il travaille, Simon est renvoyé. Il exerce alors différents petits métiers. Après une arrestation pour vol, il est placé dans une maison de redressement, au Centre d’observation des mineurs de la rue de Crimée (Paris). Il est ensuite envoyé au camp de Drancy d’où il est déporté par le convoi du 13 février 1942 à destination d’Auschwitz-Birkenau.

Là, il se souvient avoir participé à la construction d’un four crématoire et d’une voie de chemin de fer, d’avoir transporté des cadavres, mais aussi d’avoir travaillé comme coiffeur et couvreur. Ayant contracté le typhus, il échappe de peu à la sélection.

À l’été 1943, Simon est envoyé à Varsovie pour participer à la démolition du ghetto après l’insurrection du mois de mai. À l’automne 1944, il fait partie de ces milliers de déportés redéployés pour fournir de la main d’œuvre à l’industrie de guerre allemande. Il est envoyé au camp de Mühldorf, annexe de Dachau.

Fin avril, face à l’avancée des troupes américaines, le camp est évacué. Simon s’évade lors d’une marche forcée et se retrouve dans un village proche de la ville de Munich. Il est rapatrié en France par le train.

Le reste de la famille de Simon a également été déporté. Ni ses parents ni son frère ainé, ni ses sœurs, Sonia, Esther et Frida, ne sont revenus. Charles Abelansky est mort en juin 1942 de tétanos. Cachés dans la Sarthe, seuls ses trois frères cadets sont restés en vie.


L’interview a été réalisée le 15 novembre 1996 à Pantin. L’intervieweuse était Laurence Garfield (© USC Shoah Foundation).

« Retour et accueil en France » : Autres témoignages

Simon ABELANSKY
  • Né le 4 octobre 1924 à Paris
  • déporté à Auschwitz-Birkenau le 13 février 1942
  • envoyé à Varsovie à l’été 1943
  • transféré au camp de Mühldorf à l’automne 1944.