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Julien KICHELEWSKI

Dans cet extrait, Julien Kichelewski raconte son arrivée à Paris et son retour à son domicile, dans le Marais, après un passage par l’hôtel Lutetia.

Dans cet extrait, Julien Kichelewski raconte son arrivée à Paris et son retour à son domicile, dans le Marais, après un passage par l’hôtel Lutetia.

Julien Kichelewski est né le 30 septembre 1922 à Paris, d’un père polonais, Aron, et d’une mère russe, Sonia. Engagé volontaire dans l’armée française pendant la Première Guerre mondiale, Aron a été gazé durant les combats. Sa pension de guerre lui permet d’acheter une première boucherie dans le IVème arrondissement à Paris. Julien a deux frères, dont l’un meurt en bas âge, et deux sœurs. Il se souvient d’une enfance heureuse, dans le respect des traditions juives. De nombreux échos des persécutions antijuives leur parviennent en revanche de l’Allemagne nazie.

Au moment de l’invasion allemande, la famille Kichelewski s’éloigne de Paris et s’installe à Cluis (Indre), un petit village proche de Châteauroux, où elle demeure jusqu’en juillet-août 1940. Les Kichelewski rentrent ensuite à Paris et reprennent leurs activités. Recensés en septembre 1940, ils portent l’étoile jaune en juin 1942.

En juillet, Julien et son frère Marcel partent en direction du Sud-Ouest de la France et parviennent jusqu’à Pau. Ils sont rejoints par leurs sœurs.

En août 1942, leurs parents sont arrêtés alors qu’ils tentent de passer à leur tour la ligne de démarcation. Ils mourront en déportation. Marcel finit quant à lui par franchir les Pyrénées afin de rejoindre la France Libre, ce qu’il parvient à faire après un passage par le camp de Miranda en Espagne. Julien demeure à Pau où il travaille chez un boucher.

En mai 1944, Julien et ses sœurs sont arrêtés par les Allemands alors qu’ils tentent de passer la frontière espagnole. Emmenés à la Gestapo de Pau, ils sont emprisonnés dans la prison de Toulouse. Internés par la suite à la caserne Caffarelli avec d’autres juifs raflés, ils sont transférés au camp de Drancy et déportés à Auschwitz par le convoi du 30 juin 1944.

Julien est séparé de ses sœurs à l’arrivée. Il est envoyé au camp de Monowitz-Buna pour travailler dans divers Kommandos. Il manque de mourir lors d’une opération d’un ulcère à l’estomac à l’infirmerie du camp.

En janvier 1945, le camp est évacué à l’approche des Alliés. Julien se retrouve au camp de Gleiwitz après une marche de plusieurs jours. Il s’y cache pour ne pas partir. Déniché par les Allemands, il est tabassé mais survit au milieu des morts. Il parvient à se dissimuler au dessus du plafond d’un bloc pendant plusieurs jours.

Julien voit arriver les troupes de l’Armée Rouge le 27 janvier 1945. Il est envoyé dans un hôpital à Czestochowa. Il est rapatrié par train et arrive à Paris le 21 juillet 1945. Après un passage par l’hôtel Lutetia, il retourne chez lui, dans le Marais, et retrouve ses sœurs, rentrées de Bergen-Belsen le mois d’avril précédent.

Julien Kichelewski est décédé en 2003.


L’interview a été réalisée à Paris le 21 mars 1996. L’intervieweuse était Malka Marcovich (© USC Shoah Foundation).

« Retour et accueil en France » : Autres témoignages

Julien KICHELEWSKI
  • Né le 30 septembre 1922 à Paris
  • arrêté en mai 1944
  • déporté à Auschwitz par le convoi du 30 juin 1944
  • libéré au camp d’Auschwitz le 27 janvier 1945 par l’Armée Rouge
  • rapatrié par train à Paris où il arrive le 21 juillet 1945
  • décédé en 2003.