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Fanny GARREAUD

Dans cet extrait, Fanny Garreaud relate ses sentiments ambivalents liés à la libération du camp et à son rapatriement. Elle se souvient notamment de sa méfiance à l’égard des libérateurs soviétiques, en raison des viols commis dans ce contexte.

Fanny Garreaud, née Azenstarck, voit le jour le 22 juin 1921 à Paris. D’origine polonaise, ses parents, Salel et Perla, se sont connus en France et mariés le 19 mai 1914. Fanny a un frère ainé, né en 1915, et deux frères cadets nés en 1928 et en 1934. Salel Azenstarck possède une maroquinerie à Paris. Bien que d’origine juive, les parents de Fanny n’entretiennent pas de liens particuliers à la religion. Après avoir obtenu son brevet en 1937, Fanny travaille aux côtés de son père dans la maroquinerie. Son frère ainé s’est engagé dans l’armée en 1933.

Mobilisé au moment de la déclaration de guerre, Salel est renvoyé dans ses pénates trois mois plus tard, en raison de la faiblesse de son état physique. Perla et des deux plus jeunes fils se réfugient à Vic-sur-Cère (Auvergne). Fanny et son père quittent à leur tour Paris le 11 juin 1940. La famille s’installe à Lyon où Salel et Fanny parviennent à trouver du travail. Lorsque la famille s’installe à La-Chapelle-Saint-Martin, en Savoie, Fanny demeure à Lyon et rejoint la Résistance. Engagée dans le groupe de Julien Zerman (Union de la Jeunesse juive), assassiné le 16 décembre 1943, puis au sein des mouvements unis de la Résistance (MUR), Fanny est arrêtée à Lyon le 9 juin 1944, avec la quasi-totalité de son réseau, sur dénonciation.

Retenue pendant trois semaines à la prison Montluc, Fanny est transférée à Drancy le 1er juillet 1944 d’où elle est déportée, à Auschwitz-Birkenau, par le convoi du 31 juillet 1944. En octobre 1944, elle est transférée au camp de Kratzau, annexe de Gross-Rosen, où elle parvient, après avoir été astreinte à un travail exténuant, à obtenir un travail de tourneuse dans l’usine. À la suite de la libération du camp le 10 mai 1945 par les forces soviétiques, Fanny fait partie d’un petit groupe de rescapés qui s’efforce de retourner en France par ses propres moyens. Elle rejoint Děčín (dans l’actuelle république tchèque) où son groupe est pris en charge par un officier supérieur français, ex-prisonnier de guerre.

Après son retour en France, le 2 juin 1945, Fanny retrouve ses parents et ses deux frères cadets qui sont demeurés en Savoie. La famille s’installe de nouveau à Paris où Fanny reprend un travail dans la maroquinerie. Elle se marie le 11 octobre 1947 avec Lucien Garreaud.

Dans l’après-guerre, Fanny se rend à plusieurs reprises en Israël. En 1995 elle effectue un voyage à Kratzau. Elle a entretenu toute sa vie des liens d’amitié avec de nombreux camarades de déportation.

 

 

L’interview a été réalisée à Paris le 3 juin 1996. L’intervieweur était Samuel Grosman (© USC Shoah Foundation).

« Premiers contacts avec les Alliés » : Autres témoignages

Fanny GARREAUD
  • Née le 22 juin 1921 à Paris
  • engagée dans la Résistance lyonnaise (Union de la Jeunesse juive, MUR)
  • arrêtée par la Gestapo le 9 juin 1944
  • emprisonnée à la prison Montluc
  • transférée au camp de Drancy le 1er juillet 1944
  • déportée à Auschwitz-Birkenau le 31juillet 1944
  • envoyée au camp de Kratzau en octobre 1944
  • libérée par l’armée soviétique le 10 mai 1945
  • rapatriée en France le 2 juin 1945.