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Régine BLUMEN

Dans cet extrait, Régine Blumen raconte sa libération par l’Armée Rouge. Elle évoque la prise en charge sommaire des premiers jours. Elle raconte aussi comment elle a rejoint la zone américaine sur les conseils d’un soldat russe.

De son nom de jeune fille Goldberg, Régine Blumen est née le 3 septembre 1920 à Magdebourg, en Allemagne, de parents originaires de Pologne. Elle a une sœur aînée, Lisbeth, née en 1913. Ses parents vendent de la lingerie.

La mère de Régine, Rose, est attachée au respect des fêtes et traditions juives alors que son père, Wolf, se montre plus libéral. Régine fait partie d’un mouvement sioniste. À l’école, Régine souffre de l’antisémitisme de la part des autres enfants, en particulier à partir de 1933. Ses parents ne peuvent bientôt plus exercer leur métier en raison des mesures prises par les nazis. La situation devient dangereuse quand la police allemande recherche un oncle paternel de Régine. La famille quitte l’Allemagne pour la France en juin 1933.

À Paris, les Goldberg vivent d’abord à l’hôtel puis s’installent rue du Temple. Régine travaille dans un atelier de tricot et fréquente les cours du soir. Elle milite aussi dans un groupe sioniste. Elle rencontre Maurice Blumen vers 1938, un étudiant en médecine qui deviendra son mari en février 1940. Entre temps, Maurice s’est engagé volontairement. Il est fait prisonnier dans la Somme après l’invasion allemande.

Régine quitte Paris avec ses parents et sa sœur. Les Goldberg rejoignent Toulouse où ils demeurent quelques mois chez une tante. Ils échappent un jour à une arrestation en s’enfuyant à travers champs. Ils rejoignent alors Paris, où ils arrivent après le recensement auquel ils échappent. La famille loue une maison à Maisons-Laffitte (Seine-&-Oise) pour se mettre à l’abri. La fille de Régine et de Maurice, née en janvier 1941, est placée par sécurité chez une nourrice.

Dans la nuit du 3 au 4 février 1944 qu’elle passe chez une amie, Régine est arrêtée par la police qui procède à une rafle. Emmenée au camp de Drancy, elle est déportée à Auschwitz par le convoi du 10 février 1944. Versée dans un Kommando, elle effectue des travaux de terrassement avant de travailler à l’Union Werke, une usine de munitions. Dans son témoignage, elle se souvient de la nouvelle de la libération de Paris mais aussi de la révolte du Sonderkommando d’octobre 1944 et de la répression qui s’ensuivit.

Le 18 janvier 1945, Régine Blumen est évacuée d’Auschwitz et effectue une marche forcée avant d’être mise dans un train qui la mène à Ravensbrück. Elle est ensuite envoyée au camp de Neustadt où elle est libérée le 3 mai par l’Armée Rouge.

Elle rejoint la zone américaine où elle est soignée pour la fièvre typhoïde qu’elle a contractée. Elle passe ensuite en zone anglaise et franchit le Rhin sur un bateau pneumatique.

Régine arrive à Paris le 15 mai 1945 et passe par l’Hôtel Lutétia. Un camion la dépose chez elle, rue du Temple, où elle retrouve les siens qui n’ont pas été déportés. Son mari, quant à lui, est parvenu à s’évader de son Stalag.

Dans l’après-guerre, Régine Blumen devient couturière, travaillant à son domicile. Avec son mari qui a fait carrière dans la musique, elle donne naissance à un fils, en 1947.

 

 

 

L’interview a été réalisée le 13 octobre 1995 à Paris. L’intervieweur était Jean-Paul Sroussi (© USC Shoah Foundation).

« Premiers contacts avec les Alliés » : Autres témoignages

Régine BLUMEN
  • Née le 3 septembre 1920 à Magdebourg (Allemagne)
  • quitte l’Allemagne en juin 1933
  • arrêtée dans la nuit du 3 au 4 février 1944 à Paris
  • internée à Drancy et déportée par le convoi du 10 février à destination d’Auschwitz
  • évacuée le 18 janvier 1945
  • libérée au camp de Neustadt le 3 mai 1945
  • rapatriée à Paris le 15 mai 1945.